Arsène Caens

Arsène Caens développe, depuis 2008, à Paris, une pratique de recherche-création impliquant un travail continu d’enquête sur les formes d’activité et d’existence esthétique. Formé à l’histoire de l’art traditionnelle à l’école du Louvre, il marque son intérêt pour les formes d’art sans auteur, multiples et reproductibles de la modernité occidentale en se spécialisant dans les arts de l’image imprimée (estampe). Soucieux de développer des espaces de travail structurés autour de formes nouvelles d’objets, de savoirs et de pratiques en arts, il devient membre fondateur de Cadrans.org, site de création contemporaine, puis membre invité du collectif d’arts et de sciences humaines Oscar Roméo. Dans cette perspective, il travaille aussi régulièrement en relation avec la Chine, aussi bien auprès d’artistes contemporains et/ou traditionnels que du monde de l’entreprise dans le secteur culturel.

Actuellement et depuis 2016, Arsène Caens effectue un travail de thèse à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Ehess, Paris). L’enquête qu’il y mène consiste en une ethnographie comparative de diverses pratiques qualifiées d’artistiques ou para-artistiques, et vise une analyse des procédures de catégorisation en tant de certains types d’artefacts, activités et situations.Très différentes entre elles, les situations qu’il aborde — impliquant notamment la musique contemporaine, les arts littéraires hors du livre, la conception d’exposition d’art en contexte extra-occidental et les pratiques artistiques post-conceptuelles — ont en commun de formuler la problématique artistique dans des situations relevant de la périphérie institutionnelle des mondes de l’art.

À l’ENDA, Arsène Caens s’inscrit dans une double recherche.
1) Comme chercheur, il donne libre cours à son travail d’ethnographe, documentant, en vue de les porter à la connaissance d’un public de chercheur en sciences sociales, les sessions de travail d’une des très rares écoles mettant en oeuvre une reformulation complète des pratiques de création en art.
2) En tant que praticien, il s’applique à remettre en situation les éléments de cette recherche, tout en mettant à jour réflexivement les condition d’élaboration d’un statut d’enquête défini comme pratique artistique fondamentale. Faisant fond sur les outils de l’art (théorique et pratique), de la philosophie et des sciences sociales, il s’agit alors de définir comme art un certain projet de connaissance, et de jalonner expérimentalement le projet d’une pratique collective d’élucidation de l’expérience sociale.