Alexandre Gurita

Artiste, Directeur de l’Ecole nationale d’art de Paris (ENDA) et de la Biennale de Paris.

Alexandre Gurita est un artiste invisuel à l’origine de la notion d’art invisuel qu’il a formulée en 2005. L’art de nature invisuelle désigne un genre d’art à part entière, qui existe autrement que sous forme d’œuvre d’art, matérielle ou immatérielle. L’art invisuel opère un changement de paradigme dans l’art, en considérant que l’œuvre d’art n’est qu’un format parmi d’autres et non pas le seul. En se libérant du monopole de l’art visuel sur l’art et de la certitude apparente qui dit que si l’art n’est pas visuel il n’existe pas, l’art invisuel relativise la notion d’art. Dans sa pratique l’artiste utilise d’autres formats que celui prétendument unique de l’œuvre d’art. Alexandre Gurita considère la réalité et plus précisément le système de l’art comme un matériel de travail. Il créé des institutions mais aussi il pratique la captation institutionnelle, qui consiste à s’emparer des institutions d’art pour les réorienter complètement et les mettre au service de valeurs porteuses d’émancipation.

Il a notamment capté en 2000 la Biennale de Paris au ministère de la culture créée en 1959 par André Malraux, en 2012 l’Institut des hautes études en arts plastiques (IHEAP) créé par Jacques Chirac en 1989 devenu l’ENDA (École nationale d’art) en 2017, et en 2019 la Revue de Paris fondée en 1829 qui a publié en avant-première des textes majeurs de Flaubert, Nietzsche ou Delacroix.

Le travail d’Alexandre Gurita consiste à œuvrer avec d’autres professionnels à une modification radicale de l’art en utilisant tous les moyens légaux et allégaux. Pour cela il adopte dans ses activités la stratégie de l’eau et l’asymétrie.

Intérêts

  • Modifier la nature de l’art, l’art est relatif, il est visuel mais peut aussi être invisuel.
  • Agir à plusieurs et sous couvert d’institution opérante et non pas en tant qu’artiste solo isolé dans son atelier.
  • Aborder l’art dans ses aspects connus et inconnus, l’art n’a pas de substance propre alors il peut être tout dans certaines conditions.
  • Renouer avec la créativité, inexistante aujourd’hui dans l’art de nature visuelle limité à l’œuvre d’art.
  • Adopter la stratégie de l’eau, être liquide, composer avec l’environnement, en ne faisant aucune concession sur les valeurs.
  • Employer la stratégie de l’asymétrie, aborder l’art d’une manière totalement inattendue et inexistante pour le secteur de l’art, en introduisant dans l’art la terminologie, la stratégie ou encore reformuler drastiquement l’économie de l’art ou sa pédagogie.
  • Considérer que l’art peut encore être inventif, être dans une négociation avec l’inconnu, modifier le connu avec l’inconnu.
  • Considérer la faiblesse comme une force.
  • Agir sur le réel qui nous entoure, modifier la réalité de laquelle nous faisons partie.
  • Reprendre le contrôle de sa pratique, en s’affranchissant de l’œuvre d’art comme support et en pensant les conditions du devenir de ses activités.
  • Considérer l’art comme un domaine d’émancipation et non pas de production au service d’un système qui asservit l’artiste au marché de l’art et à la pratique unique.
  • Redonner à l’art son rôle politique en le connectant sur le réel et sur les enjeux de société.
  • Agir ensemble, les uns pour les autres, les uns avec les autres dans une intelligence partagée sur le modèle des scientifiques qui se regroupent autour d’un même projet.
  • Co-construire une infrastructure primaire de l’art, comme on parle de forêt primaire, qui puisse servir d’autres souhaits, intentions et projets afin de modifier l’art.

Citations

« L’art c’est l’art de l’art. »
« L’art est le raccourci entre l’impossible et l’essentiel. »
« Nous n’avons aucune preuve sérieuse que l’art est dépendant de l’objet d’art et pour cette raison nous pouvons supposer le contraire. »
« Penser l’art est dangereux, être pensé par lui s’avère fatal. »
« Le marché de l’art converti les artistes en exécutants. »
« L’artiste ne doit pas être une finalité préméditée.»
« L’œuvre d’art est une option et non pas une obligation. »

Conférences et ateliers de travail externes

Palais de Tokyo, Hôtel de Ville de Paris, Archives Nationales, Guggenheim Museum Bilbao, Université de Paris 1 – Sorbonne, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (MAMVP), Grand Palais, École du Louvre, Belval – Université du Luxembourg, Yale University School of Art, Institut des arts visuels de Beyrouth, New York University, Apexart.