Christian Ruby

Christian Ruby

Philosophe

Membre de l’association pour le Développement de l’Histoire culturelle (ADHC, 2006), de l’association Entre-Deux et de l’association tunisienne d’esthétique et de poïétique (ATEP), membre du comité scientifique de l’Institut pour l’Art et la Ville.
Collaborateur à l’association PAC (Présence et action culturelles) et collaborateur régulier de l’Observatoire des politiques culturelles. Directeur de la revue Raison présente.
Membre des comités de rédaction des revues Espaces-Temps, Les Cahiers (1993-2005), Bulletin critique du livre en langue française (1985-2008), Mercure (2006-2008).
Collaborateur régulier des revues Marianne et Urbanisme, des publication sur le web Le Spectateur européen et Nonfiction.

Si Christian Ruby s’intéresse aux questions du public et du spectateur, ce n’est pas seulement pour en montrer le fonctionnement, c’est également pour souligner les déplacements d’enjeux et rappeler le cœur politique et social de toute pensée du spectateur, de toute proposition d’éducation esthétique. Bref, à rebours de la généralisation des pratiques culturelles actuelles qui chiffrent leur efficacité, Christian Ruby propose une pensée critique. La place du spectateur serait-elle devenue floue et précaire du fait des implications de l’art contemporain et de l’omniprésence des industries et de la consommation culturelles ? N’existerait-il donc qu’un seul modèle de spectateur, désormais perdu, maintenu seulement chez quelques nostalgiques ? Répondre à de telles questions n’est possible que si on clarifie d’abord quels sont les modèles de spectateur, longtemps dominants, à partir desquels nous jugeons le présent. Et si on se demande dans quelle mesure l’art contemporain les oblige à se modifier. Il s’attelle d’abord à la question de savoir comment et avec quelles implications les philosophes européens ont participé à l’édification de la figure classique du spectateur des oeuvres culturelles. Il rend ainsi compte de la manière dont un certain nombre de philosophes ont élaboré et légitimé les canons et les convenances correspondant à l’attitude souhaitable du spectateur face à ce qu’ils ont décidé de nommer Art. En même temps il explore la manière dont d’autres philosophes ont déstructuré cette figure, à partir des mutations imposées par l’art des avant-gardes. Cette histoire culturelle et philosophique du spectateur, dans le cadre européen, nous enseigne au moins ceci : nul n’est spectateur en soi. On devient spectateur en rapport avec des oeuvres, et la configuration que l’on prend peut changer.

Sélection de publications
La figure du spectateur, Éléments d’histoire culturelle européenne, Paris, Armand Colin, 2012. L’archipel des spectateurs, Besançon, Nessy, 2012.
Devenir contemporain ? La couleur du temps au prisme de l’art, Paris, Editions Le Félin, 2007.
Réélaborer la question de la politique, Bruxelles, PAC, 2009 (accessible sur le site Internet de Présence et action culturelle, Bruxelles).
L’État esthétique, Essai sur l’instrumentalisation de la culture et des arts, Bruxelles, Labor et Castels, 2000, puis reprise pour une seconde édition, Paris, Castels, 2008.
L’interruption, Jacques Rancière et la politique, Paris, La Fabrique, 2009, traduit en Argentin.
La question de la culture, Bruxelles, PAC, 2008 (accessible sur Internet, site Présence et action culturelle, Bruxelles).
L’âge du public et du spectateur, Essai sur les dispositions esthétiques et politiques du public moderne, Bruxelles, La Lettre volée, 2006.
Schiller ou l’esthétique culturelle. Apostille aux Nouvelles lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, Bruxelles, La Lettre volée, 2006.
La Responsabilité, Paris, Quintette, 2004.
Les Résistances à l’art contemporain, Bruxelles, Labor, 2002.
L’Art public, un art de vivre la ville, Bruxelles, La Lettre volée, 2001.